En 2019, pendant que je marchais sur le chemin de Compostelle, une jeune fille m'a demandé si le bun-out était un phénomène de mode ?
Interpellée par la question bien que sachant que le burn-out est bien réel, je me suis demandé ce qui avait changé. Pourquoi nos parents ne connaissait-il pas le burn-out ?
De tout temps, il y a eu des gens très impliqués, perfectionnistes, engagés, ... Pourquoi ne s'épuisaient-ils pas ?
Je me suis alors rappelé une réaction de ma mère par rapport à nos vies trépidantes. Elle aussi avait travaillé dur, avait eu de gros revers de fortune. Quand j'ai évoqué cela avec elle, elle m'a dit qu'elle avait beaucoup de travail mais qu'elle ne courait pas tout le temps.
Me penchant un peu plus sur la question, j'ai compris qu'il y avait en effet un contexte qui a avait changé.
C'est depuis le début des années 90 que l'on se penche sur les problèmes de santé liés au travail.
Selon l'OMS, Les effets du stress chronique sur la santé mentale des travailleurs se manifestent surtout dans les pays industrialisés dans lesquels la pression sur les travailleurs ne cessent
d'augmenter.
On met plus de temps à remplacer les personnes absentes, parfois on ne remplace pas celles qui partent à la retraite. Il faut en faire toujours plus avec moins de moyens.
A la charge de travail élevée s'ajoute des facteurs aggravant comme :
- un déséquilibre entre les efforts fournis et le retour (salaire, considération, respect, estime, ...)
- un manque d'autonomie : les décisions sont prises sans consultation des personnes qui doivent vivre avec
- le manque de sens - le pourquoi du travailleur est à l'opposé de celui de l'entreprise
- des conflits de valeurs
- un faible soutien social des collègues et ou du responsable hiérarchique
- une communication insuffisante
Non, le burn-out n'est pas un phénomène de mode. Il est la résultante de l'évolution du monde du travail.
S'il n'est pas simple de changer de paradigme, il y a pourtant des facteurs personnels grâce auxquels il est possible de créer un climat propice à une bonne santé des travailleurs quelle que soit
leur fonction.
Dans un contexte sain, il est possible de relever les défis que nous impose le monde actuel.
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Gallez Aude (mercredi, 26 janvier 2022 13:16)
En effet quelqu'un qui est encore tout neuf dans la vie active et qui ne subit pas encore les pressions qu'un boulot, une vie de famille, etc... occasionnent ne peux pas imaginer que le fait de sortir de son lit le matin peut devenir problématique un jour. Je me retrouve énormément dans les circonstances "agravantes" que tu cites. Le burn-out devient un vrai problème de société... mais clairement on ne nous apprend pas à prendre soin de notre santé mentale et jusque là on nous culpabilisait même de "trop s'écouter "... je croise les doigts pour que les générations futures soient plus à l'écoute de ces choses là et trouvent un équilibre... �
Cécile (mercredi, 26 janvier 2022 14:23)
Dans mon expérience, la culpabilité est toujours là dans le burn-out, voire la honte.
Personnellement, je n'ai jamais dit à ma mère que j'étais en burn-out et j'ai pris beaucoup de temps avant de le dire aux enfants.
Personnellement, personne ne m'a jamais reproché de m'écouter, je me culpabilisais bien toute seule.
C'est un passage obligé semble-t-il et cela prend du temps avant de changer.
Je me souviens de mon passage une très chouette psychiatre qui m'a dit que je devrais me féliciter de m'être arrêtée. Il m'a fallu du temps avant de l'intégrer.
Bruno (jeudi, 27 janvier 2022 08:57)
Très intéressant, merci. Je rajouterais dans les facteurs moderne, la pression de la pub, réseaux sociaux, etc... Qui montrent un idéal à atteindre qui est en réalité inatteignable. On s'épuise donc à essayer de l'atteindre sans jamais y arriver...
Cécile (jeudi, 27 janvier 2022 12:14)
Merci Bruno pour cet ajout intéressant.
J'ai pensé aussi aux nouveaux moyens de communication qui nous maintiennent en contact non stop avec notre travail si nous les laissons nous gérer. Je pense aux emails qui arrivent sur le smartphone notamment.Nous sommes appelés en dehors des horaires de travail ...
Si nous n'y prenons garde, nous avons tout le temps une partie de notre attention au travail. Ce qui ne nous permet pas de nous reposer.
Eteignons nos ordis et nos téléphones à certains moments et si ce n'est pas envisageable enlevons les notifications qui nous distraient et nous stressent. le cerveau a chaque fois besoin d'un temps pour se reconcentrer après avoir été attiré par autre chose.
Une partie de notre sérénité repose sur notre capacité à nous concentrer sur une chose à la fois.
Apprendre à mettre des limites est probablement un des points essentiels à travailler pout éviter le burn-out ou ne pas y revenir.